Les élèves de 1ere et Terminale de l'option théâtre du lycée Maurice Genevoix ont donné quatre représentations de leur spectacle « Un été à l'Île d'Arz » au Théâtre de Bressuire les 6 et 7 mai 2024.
Pendant près de huit mois, les élèves de l'option théâtre du lycée Maurice Genevoix à Bressuire (79) ont travaillé à l'élaboration d'une pièce de théâtre avec Kamal Rawas, metteur en scène, et Séverine Martin, leur professeur de théâtre. Le pari était qu'ils participent à l'écriture de la pièce, à partir de questionnaires d'abord, puis de jeux d'improvisation pour servir de matière à l'écriture de la pièce.
Le temps de la rencontre
« En fait, comme nous, nos personnages ne se connaissaient pas au début. Après ils se rencontrent et font connaissance », déclare Élise, qui joue le rôle de Chloé. « Dans le groupe de 1ère et Terminale, il y en a qui commencent en 1ère, il y en a qui commencent en Terminale, il y en a qui avaient commencé en 2nde et qui reprennent en Terminale. C'était donc un tout nouveau groupe », explique Séverine Martin, la professeur de lettres et de théâtre.
De l'improvisation naît la pièce de théâtre
« Dans nos improvisations, nous avions déjà nos personnages, parce que Kamal nous avait déjà demandé de choisir quelqu'un que nous connaissions - mais qui n'était pas au lycée - du même âge, du même sexe, et nous devions répondre à des questions. Il a ensuite utilisé nos réponses pour écrire la pièce », explique Adèle, qui joue le rôle d'Éliana. « En improvisation, nous devions donc nous mettre dans la peau de ce personnage. C'est pourquoi une partie de ce qui a été fait en improvisation a été retranscrit dans la pièce. Par exemple, la dispute entre le personnage d'Élise et le personnage de Noa a été faite en improvisation et reprise ensuite dans le spectacle. » Lizéa, qui joue le personnage de Maguie, ajoute que « par rapport à ce qu' [ils ont] écrit, les personnages évoluent dans les improvisations et encore dans la pièce. Les personnages évoluent. »
« Pendant tout le processus de création des personnages, ils n'avaient pas le droit de communiquer entre eux », précise Kamal Rawas. Ici le metteur en scène se réfère à la méthode de travail inventée par Mike Leigh, metteur en scène, réalisateur et scénariste britannique. Ce dernier souhaitait que les comédiens s'investissent dans le processus de création d'une pièce de théâtre.
Un huis clos pour mieux exacerber les sentiments
L'action de la pièce se passe l'été sur l'Île d'Arz, afin de créer une sorte de huis clos. La période est propice aux rencontres de personnes qui arrivent d'endroits différents et qui repartiront à la rentrée. « C'est un temps limité, c'est un espace limité qui permet, comme dans une tragédie, de condenser les choses au maximum. C'est peut-être aussi pour ça qu'il y a tout un peu en extrême. On a l'impression que tout est exacerbé. C'est aussi lié à l'écriture théâtrale. », précise Séverine Martin.
Des thématiques variées pour parler aux adolescents
« À l'adolescence, nous nous posons beaucoup de questions par rapport au corps, par rapport à nos interactions sociales. », avoue Manon, qui joue le personnage de Laura. « Là, nous avons abordé plusieurs thématiques et donc nous ne pouvons pas dire que tous les adolescents vont mal ou que tous les adolescents vont bien », explique Mélina, qui joue le rôle d'Appoline. « C'est juste que nous avons pris beaucoup de thématiques pour sensibiliser un peu tout le monde et pour que le spectateur puisse se retrouver en nous. » Kamal Rawas précise que « ces thématiques sont venues à la suite des questionnaires, mais aussi des improvisations ». À noter que la peur des l'abandon est « hyper présente », selon la remarque d'un spectatrice.
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