L'association La Belle Ânée a fêté ses cinq ans le 1er mai 2024. Pour l'occasion, elle a ouvert ses portes au public, afin de lui faire découvrir les ânes et les lamas. Explore est allé à sa rencontre à Jazeneuil.
« L'idée est de faire découvrir toutes les qualités des ânes et des lamas comme animaux de portage, animaux de compagnonnage, animaux de contact et de lien », explique Estelle Roy, animatrice principale de La Belle Ânée.
La naissance de La Belle Ânée
« La Belle Ânée est née de ma petite connaissance des ânes, au départ, et de la petite expérience personnelle des randonnées avec mes deux premiers ânes. L'idée était d'en faire une activité professionnelle. » C'est la raison pour laquelle Estelle Roy s'est aussitôt rapprochée d'organismes nationaux pour être accompagnée et conseillée, afin de faire face aux différentes contraintes qui peuvent surgir . « Je voulais être le plus proche possible de la notion de bien-être des animaux pour qu'ils se sentent en confiance et pour qu'ils puissent partir avec des inconnus. »
Des paysages favorables aux balades en plein air
La Belle Ânée se situe à Jazeneuil, dans le sud du département de la Vienne, dans le pays de la Fée Mélusine. « Les paysages sont très variés. Nous avons des paysages de campagne, avec des champs, des chemins, des haies, des bosquets, et aussi de la fôret, une rivière et une vallée, qui strucutre le paysage et qui va être le lien entre tous les points de halte sur les itinéraires des randonnées à faire avec les ânes. »
L'âne, un vecteur de lien social
« Nous sommes dans un petit secteur assez peu touristique et c'est pas plus mal. Les gens qui randonnent dans le secteur sont très bien accueillis, parce que c'est très rare de voir des randonneurs avec des ânes. Les gens ont toujours le sourire, ils sont très bienveillants », explique Estelle Roy. « Ça peut arriver parfois qu'on ait besoin d'aller chez quelqu'un parce qu'on n'a plus d'eau et dans ce cas, les gens nous accueillent toujours chaleureusement. »
La randonnée, une question de confiance réciproque
« Il faut que les ânes apprennent à être en confiance avec des gens qu'ils ne connaissent pas et qui n'ont aucune connaissance particulière. C'est vraiment ouvert à tout le monde », précise l'animatrice de La Belle Ânée. « Il y a toujours un moment préparatif ensemble. Moi qui connais mes ânes, je vais les présenter aux gens avec qui ils vont partir. Et réciproquement, les ânes font connaissance avec les gens qu'ils ne connaissent pas et avec qui ils vont partir en randonnée. » Chez les ânes, Estelle Roy ne recherche pas tant l'obéissance ou le fait qu'ils suivent quelqu'un, c'est la réciprocité de la relation. « C'est pas seulement l'âne qui va faire un effort pour être en communication avec l'humain, il faut aussi que l'humain fasse, de son côté, le pas vers l'âne pour que la relation se noue. »
Les ânes, les gens, la randonnée
« Je vais rechercher à ce qu'ils n'aient peur de rien : un bruit, une branche qui tombe, un oiseau qui s'envole brutalement, un tracteur, un vélo, etc. », explique Estelle Roy. « Tout ça, ça va être de l'apprentissage, des répétitions, afin qu'ils soient familiers avec ces différents bruits. Bien sûr, chaque âne a sa personnalité alors je vais choisir l'âne en fonction des échanges que je vais avoir avec les gens selon s'il y a des enfants très jeunes, s'il y a des bons marcheurs, s'il y a des gens avec un chien. Bien sûr tout cela se fait au téléphone. Je les laisse partir sans moi à partir du moment où je suis sûre de mes ânes à 100%. »
Prendre son temps
« Je ne fais pas de petite randonnée d'une heure ou d'une demi-heure car j'estime qu'on n'a pas le temps de connaître l'âne. Au bout d'une demi-journée, on commence à connaître un petit peu l'âne et on se familiarise. L'intérêt est de se découvrir une nouvelle forme de relation. » Avant de partir, Estelle Roy donne toutes les consignes nécessaires pour bien randonner avec l'âne. Elle les accompagne ensuite sur les premiers pas. « L'âne va malgré tout tester pour savoir à qui il a affaire », précise-t-elle. « Le climat est relativement doux ici et donc on peut randonner toute l'année et les itinéraires sont prévus en fonction des hébergements pour que les randonneurs puissent avoir un lieu d'accueil et les ânes puissent passer la nuit tranquille. »
Une expérience positive
« La plupart des gens reviennent avec le sourir jusqu'aux oreilles. Chacun va tisser son lien et sa propre relation avec l'âne, aussi en fonction de ce qu'on y met et de ce qu'on a envie d'en retirer », confie Estelle Roy. « Le fait d'être responsable d'un animal, de se poser des questions sur son bien-être, sur sa façon d'être, sur son comportement, ça nous renvoie beaucoup de choses. »
Tommy Tran, un élève stagiaire à La Belle Ânée
En plus d'avoir des ânes, Estelle possède aussi des lamas. Pour l'aider dans son travail, elle accueille Tommy Tran, un élève en deuxième année de BTS Développement et Animation des Territoires Ruraux. Au micro d'Explore, il a fait part de ses impressions :
Explore remercie Estelle Roy, Tommy Tran, les bénévoles, les ânes et les lamas. N'hésitez pas à vous renseigner sur le site internet de La Belle Ânée, si l'aventure vous tente.