Kaïna Sider, une étudiante comme les autres

Explore Poitiers a rencontré Kaïna Sider, une étudiante en langue à l'université de Poitiers. Elle habite en cité universitaire, va en cours, a des amis comme tous les étudiants de son âge. Petit particularité, Kaïna est non voyante. Pour Explore Poitiers, elle a expliqué en quoi son handicap n'était pas un frein à sa vie d'étudiante.

À 26 ans, Kaïna Sider fait de la traduction dans plusieurs langues, principalement l'anglais et l'espagnol. Après un baccalauréat littéraire, option langues au lycée du Bois d'Amour, elle s'est dirigée vers la faculté de langues de Poitiers. En 2020, lors de son master 1, elle a pu partir en Erasmus en Angleterre à Birmingham, mais la pandémie l'a obligée à revenir en France au bout de deux mois. Elle aurait aimé rester plus longtemps « mais avec la pandémie, ça n'a pas été possible ».

Des bénévoles pour l'aider

Kaïna habite en cité universitaire à Descartes depuis 2017. Mais pour le confinement, elle est rentrée chez ses parents, qui habite une commune limitrophe de Poitiers. En première année, l'association Handi Sup Centre Ouest l'a beaucoup accompagnée pour aller en cours, du fait de sa cécité. « Je ne connaissais pas le campus donc je me perdais un peu », avoue-t-elle. « L'association m'a accompagnée pour aller à mes salles de cours, pour l'organisation des études. » Comme elle s'est habituée peu à peu au système, les bénévoles l'ont davantage aidée pour les examens, pour certaines démarches et après elle a continué de faire des activités avec eux pour garder le lien. Kaïna explique qu'elle connaissait déjà l'association par sa sœur, qui est elle aussi non voyante. Au niveau de l'intégration à l'université, « il y a un handicap mais ça va », déclare Kaïna. « En général les personnes sont un peu intimidées mais après avoir discuté un petit peu, les barrières tombent et la gène s'en va », explique-t-elle.

Kaïna Sider
Kaïna Sider

La panoplie du non-voyant

Pour se mouvoir, l'étudiante dispose d'une canne qui lui permet de se répérer. Elle explique qu'elle a acquis des repères, même si pour une personne valide, c'est compliqué de se l'imaginer. Pour les examens, elle compose sur son bloc-note braille. Elle peut les transférer sur une clé usb et les transmettre à ses professeurs. À noter que c'est par la MDPH, qu'elle bénéficie de cet appareil. Lorsqu'il connaît des problèmes de fonctionnement, une personne écrit ce qu'elle lui dicte pendant l'examen. Pour cela, l'étudiante est dans une salle à part pour ne pas déranger les autres étudiants. Elle dispose également d'un tiers temps. Lors de l'entrée à l'université, le Pôle handicap fait signer un contrat entre l'université et l'étudiant(e) dans lequel il est spécifié tous les besoins et toutes les adaptations nécessaires.

Une fois ces études terminées, Kaïna Sider ignore encore vers quel métier elle va se diriger. Elle aimerait bien se diriger vers l'enseignement. Elle a déjà pu exercer le métier dans le cadre d'un stage auprès de publics migrants, à l'association Buddy System et dans un CFA en tant que remplaçante de Français pendant six mois. « J'avais beaucoup aimé », avoue-t-elle. Là aussi elle avoue qu'au départ les gens sont curieux, surtout les adolescents.